Rédaction de document unique et Pénibilité
Contactez-nous au 06 30 56 96 60

Prévention des risques liés aux nanomatériaux

Posté par: Dans: Actualités 19 déc 2019 0 commentaire

Publication d’un dossier sur la prévention des risques liés aux nanomatériaux

De nouvelles méthodologies permettent de caractériser et d’identifier les nanomatériaux fabriqués ou utilisés sur les lieux de travail afin de mieux prévenir les risques.

L’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS) vient de mettre en ligne un nouveau dossier sur les expositions professionnelles aux nanomatériaux.  Il présente notamment des méthodologies à mettre en œuvre pour adapter les mesures de prévention aux spécificités que présentent les nanomatériaux. Focus sur les principaux points abordés.

Aide à l’identification des nanomatériaux en entreprise

L’identification et le repérage des nanomatériaux sont indispensables pour recenser les postes de travail exposés. Pour les nanomatériaux manufacturés, il faut consulter la fiche de données de sécurité ou la fiche technique transmise par le fabricant, le distributeur ou l’importateur du produit. Si elles sont incomplètes ou que des incertitudes demeurent, il est recommandé de contacter le fabricant, le distributeur ou l’importateur du produit pour lui demander un récépissé au titre de la déclaration R-Nano du produit ou si ce dernier a été enregistré au titre du règlement REACH.

Concernant les particules ultrafines, il faudra distinguer celles présentes intrinsèquement dans l’atmosphère de travail de celles émises par les activités de travail. Il conviendra ensuite de dresser un inventaire de tous les procédés et des combustions effectuées et d’étudier la granulométrie des poussières et fumées émises par chacun.

Elaboration d’une méthodologie de caractérisation des nanomatériaux sous forme de poudre

Un article du dossier présente une démarche de caractérisation opérationnelle pour l’identification des nanomatériaux manufacturés sous forme de poudre. Elle repose principalement sur la mise en œuvre de la méthode concernant la surface spécifique en volume (VSSA pour volume specific surface area).

En premier lieu une analyse thermique est réalisée sur les poudres afin de déterminer la température optimale de désorption (phénomène consistant, pour un solide, à abandonner les gaz qu’il a absorbés ou adsorbés) ainsi que la pyrométrie hélium (mesure des hautes températures). Ensuite une fois la surface spécifique déterminée, il faudra la comparer à des valeurs seuils :
- si la VSSA est supérieure à 60 m2/cm3 alors la poudre est un nanomatériaux ;
- si la VSSA est comprise entre 20 m2/cm3 et 60 m2/cm3 alors il faudra déterminer la taille des particules au microscope électronique afin de limiter les faux négatifs et faux positifs ;
- si la VSSA est inférieure à 20 m2/cm3 alors la poudre n’est pas un nanomatériaux.

Selon l’INRS, la connaissance du potentiel d’émission de nanomatériaux manufacturés sous forme de poudre (pulvérulence) est un élément clef pour prévenir les risques par inhalation. Un bilan des dernières recherches sur le sujet sont ainsi détaillées dans le dossier.

Pas de prévention des risques spéciale pour le dioxyde de titane nanométrique dans le BTP

Le dioxyde de titane nanométrique est incorporé dans des formulations de ciment ou de lasure en raison notamment de sa propriété d’autonettoyance qu’il confère à ces matériaux. Si son utilisation était considérée comme prometteuse, une étude de l’INRS conclut toutefois qu’elle reste faible aujourd’hui. Après avoir réalisé des mesurages de l’exposition professionnelle dans certains établissements sélectionnés, il en ressort que l’emploi de dioxyde de titane nanométrique pur en ou mélange avec le ciment disperse plus d’aérosol que son emploi sous forme de lasure. De plus, ce nanomatériau est associé à un agent chimique ordinaire dans le BTP et aucune prévention spécifique n’est mise en place.

Toutefois, une sous-estimation de l’exposition des salariés peut découler de l’analyse des profils de répartition en taille des particules. Ainsi la collecte exclusive de la fraction alvéolaire qui est la plus fine, ne prend pas en compte les formes agrégées ou agglomérées du dioxyde de titane nanométrique, et donc une éventuelle exposition par ingestion, alors que ce dernier est majoritairement manipulé sous ses formes. Il est donc soulevé qu’il serait nécessaire de réexaminer une stratégie de prélèvements basée sur l’utilisation d’impacteurs en cascade afin de prendre en compte le dioxyde de titane nanométrique sous toutes ses formes.

Réflexion sur les valeurs limites d’exposition professionnelle pour les nanomatériaux

Aujourd’hui, aucune valeur limite d’exposition professionnelle (VLEP) n’est fixée pour un nanomatériau. Comme il ne serait pas réalisable d’étudier les effets potentiels sur la santé de tous les nanomatériaux, il serait opportun pour l’INRS de définir des critères communs pour évaluer leurs risques. Ainsi afin d’accélérer la mise en place d’une démarche de prévention, l’INRS évoque la réalisation d’une analyse critique des expertises collectives disponibles sur les nanomatériaux publiées par des entités internationales, le regroupement et le classement des nanomatériaux sur la base de certains critères (par exemple leurs propriétés toxicologiques), afin de définir des concentrations admissibles et des valeurs limites.

Source : Éditions Législatives

ADDI6 peut vous accompagner dans l’évaluation de votre risque chimique et optimiser votre maîtrise de la santé de vos salariés et donc la performance de votre entreprise.

 

Commenter !

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>

Articles similaires