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Cadmium : nouvelle VLEP

Posté par: Dans: Actualités 08 oct 2019 0 commentaire

Cadmium : l’Anses constate des dépassements de la VLEP recommandée

Il existe peu de données mais d’après les estimations de l’Anses, des professionnels, notamment dans le secteur de la production d’engrais phosphatés, sont exposés au cadmium au-delà des valeurs limites recommandées.

Le cadmium, présent notamment dans les engrais minéraux phosphatés, peut entraîner des risques pour la santé. C’est par l’alimentation que l’homme y est le plus exposé. Pour protéger les consommateurs, l’Anses établit, dans un avis de juin 2019 publié le 26 septembre, une nouvelle VTR (valeur toxicologique de référence) par ingestion et recommande d’abaisser les niveaux de cadmium dans les matières fertilisantes.
Engrais phosphatés
Côté travailleurs, le secteur des engrais phosphatés (depuis le déchargement des roches jusqu’à la commercialisation et la distribution), les secteurs industriels générant et épandant des Mafor (matières fertilisantes d’origine résiduaire), et les utilisateurs de MFSC (matières fertilisantes et supports de culture, donc les agriculteurs, agents chargés de l’entretien des espaces verts…) sont les secteurs dont les travailleurs sont les plus susceptibles d’être exposés au cadmium, constate l’agence.
Elle a déjà publié ses recommandations en 2018 : une VLEP de 3 µg.m-3 et une VLB de 5 μg.g-1 de créatinine pour le cadmium urinaire (voir encadré). Cette fois-ci, elle devait regarder si les risques étaient bien évalués et quels étaient les niveaux de contamination. Il en ressort que d’après ses estimations, certes imparfaites, des travailleurs sont exposés à des valeurs supérieures à celles recommandées.
Broyages
Pour les travailleurs de la production d’engrais phosphatés, l’exposition moyenne au cadmium est de l’ordre de 1,1 µg.m-3, avec une valeur maximale de 3,8 µg.m-3. Les activités de broyages des matières premières seraient les plus exposantes. Les opérations de chargement et déchargement seraient aussi problématiques. Côté distribution des engrais, les travailleurs exerçant dans les coopératives agricoles seraient soumis à des concentrations atmosphériques de cadmium comprises entre 0,6 µg.m-3 et 0,9 µg.m-3, donc problématiques également.
Concernant les opérations de déchargement-chargement des boues sèches, au regard de la diversité des outils potentiellement utilisés (pelle mécanique ou tracteur avec ou sans cabine), de la configuration des zones de travail (stockage en grande quantité sur un même lieu, à l’air libre, etc.), l’agence estime, sans données mais en suivant l’avis d’un expert, que ces opérations pourraient conduire à une exposition atmosphérique « non négligeable » aux poussières. Cette exposition elle n’a pu être quantifiée puisqu’aucune mesure n’était disponible.
Surveillance biologique
Aucune donnée d’empoussièrement n’a été recensée par l’Anses pour le secteur du transport et de l’épandage des Mafor mais au regard de l’isolement du conducteur dans une cabine, des outils utilisés et des produits épandus, l’agence considère que l’exposition par inhalation peut être considérée comme faible. D’après une campagne de mesures réalisée pour l’occasion, l’exposition atmosphérique au cadmium des travailleurs des Step (stations d’épuration) serait faible également, au regard de la VLEP recommandée par l’Anses toujours.
Si les estimations sont imparfaites, c’est qu’elles reposent largement sur l’exposition au cadmium par voie respiratoire, alors que la surveillance biologique est plus pertinente (pour prendre en compte la contamination par ingestion). Et même, « un nombre limité de mesures atmosphériques » (concentrations en poussières inhalables et en cadmium) ont été identifiées, regrette l’agence. Ses estimations ne reflètent donc pas « l’exposition réelle » au cadmium des professionnels, précise l’Anses qui les qualifie de « grossières« .
C’est aussi faute de données que l’Anses se prononce sur les travailleurs agricoles et ou de la filière jardinage. Pour remédier à cette carence, l’agence propose d’inclure le cadmium dans la liste des substances à doser dans le projet de recherche « Family Farm » sur l’exposition des agriculteurs français et leur famille aux pesticides mis en œuvre par le ministère de l’agriculture. Elle recommande également la mise en place d’enquêtes auprès des agriculteurs et des vendeurs de MFSC pour obtenir des informations précises sur les quantités et la nature des MFSC épandus.
Aucun suivi individuel renforcé
L’étude de l’Anses met aussi en évidence que les risques chimiques pris en compte pour ces professionnels sont ceux liés à des expositions aux poussières de façon globale, mais pas spécifiquement au cadmium. Au regard de la faible teneur en cadmium, les FDS (fiches de données de sécurité) qui fournissent des informations sur la composition chimique des engrais phosphatés n’ont pas l’obligation de mentionner la présence de cadmium.
Comme certaines MFSC sont des agents chimiques dangereux, les règles générales de prévention du risque chimique en milieu professionnel s’appliquent, mais du fait de la faible teneur des engrais en cadmium, ils échappent aux dispositions réglementaires relatives aux substances cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction et « aucun suivi individuel renforcé spécifique de ces travailleurs pour le cadmium n’est imposé par le code du travail« , fait remarquer l’agence.
Une VLEP européenne plus ambitieuse

Il y a encore peu, le cadmium faisait simplement l’objet, depuis une circulaire de 1992, d’une VME (valeur moyenne d’exposition) indicative sur 8 heures de 0,05 mg/m3. L’arrêté du 14 mai 2019 fixe une VLEP indicative sur 8 heures à 0,004 mg/m3 pour la fraction inhalable du cadmium et ses composés inorganiques. Une valeur plus élevée que les recommandations de l’Anses.
Mais de toutes façons, la révision de la directive européenne dite cancérogène publiée  le 20 juin 2019 fixe une VLEP pour le cadmium de 0,001 mg/m3 (et 0,004 mg/m3  jusqu’au 11 juillet 2027). Les États membres doivent la transposer avant le 11 juillet 2021.

Source : Éditions Législatives

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